Quelques-uns d’entre vous aimeraient savoir comment je procède pour fabriquer mes peintures. Il existe de nombreuses recettes, en fonction du type de peinture que l’on souhaite fabriquer (aquarelle, gouache, huile, peinture à l’oeuf, peinture à la colle de peau, …), mais aussi en fonction de la manière de travailler de chacun. Certains préfèrent des peintures fluides, d’autres des peinture plus épaisses, on peut également jouer sur la transparence/opacité.

Voici mon procédé pour fabriquer de l’aquarelle. Je n’ai pas eu le temps de faire de photos, je les rajouterai par la suite.

Il vous faudra:

  • des pigments en poudre soluble à l’eau
  • de la gomme arabique
  • du miel
  • des récipients (petits pots de yaourt en verre par exemple)
  • une plaque de verre
  • une molette à broyer et/ou un couteau à enduire
  • des godets (j’utilise les culs de canette)

En premier lieu, nous commençons par fabriquer le liant. Celui-ci est un mélange de gomme arabique et de miel. On fait donc dissoudre les cristaux de gomme arabique dans de l’eau (froide ou tiède). La gomme doit être épaisse, mais nous pourrons ajuster la viscosité par la suite. Il faut souvent la filtrer, car les cristaux de gomme contiennent toujours des impuretés (fibre de bois, d’écorce, …)

Nous ajoutons ensuite une quantité de miel liquide qui peut varier, pour ma part je mets entre 25 et 50% du volume de gomme. On mélange bien le tout pour obtenir un liant homogène. Pour éviter les moisissures, certains ajoutent une goutte de formol, je me contente de porter mon mélange à ébullition, ce qui me permet également d’épaissir mon liant si besoin. Ensuite, je laisse refroidir.

Dans mes pots de yaourt en verre, je prépare mes pigments. 3 cuillerées à café de pigment sont largement suffisantes pour préparer 2 à 3 godets de peinture. On mouille les pigments: il faut ajouter juste ce qu’il faut d’eau pour mouiller toute la poudre. On laisse reposer quelques heures avant d’ajouter notre mélange gomme/miel. la quantité de liant à ajouter dépend de la qualité de peinture recherchée; plus vous ajouterez de liant, moins vos couleurs seront intenses, mais si vous n’en mettez pas assez, vous obtiendrez une aquarelle qui n’accroche pas bien au papier.

Nous mélangeons bien notre préparation, l’ensemble doit être parfaitement homogène et sans grumeaux. Je laisse reposer une nuit, puis je mélange à nouveau vigoureusement la pâte avant de passer à l’étape du broyage.

Pour le broyage, nous utiliserons une plaque de verre, pas trop fine.

Si vous utilisez une molette à broyer, vous mettrez votre pâte d’un côté de votre plaque de verre, et une noix au centre. Vous commencerez le broyage en posant votre molette sur la noix du centre et en effectuant un mouvement en huit. Il est inutile d’appuyer fort, il va se créer un effet de succion qui sera suffisant pour le broyage. Petit à petit, vous allez chercher la pâte en attente. La peinture va s’épaissir et sera progressivement repoussée sur l’extérieur de votre huit. Vous pouvez vérifier la texture de votre peinture avec la pointe d’un couteau: lorsque vous tirez un peu de peinture vers le haut, il doit se former une pointe qui en retombant sur la peinture doit rester visible. Vous pouvez alors stocker votre peinture sur le côté opposé de la plaque.

Si vous n’avez pas de molette à broyer, vous utiliserez un couteau à enduire de 4 à 6 cm de large. Vous mettez votre pâte sur le haut de votre plaque et vous la tirez petit à petit vers la bas avec cotre couteau. Il faut favoriser la surface de contact entre votre couteau et la plaque de verre, il est donc nécessaire d’appliquer une certaine pression sur la lame. Une fois toute la pâte sur le bas de la plaque, vous remonter le tout et vous recommencez l’opération, plusieurs fois, jusqu’à obtenir la consistance voulue. Le broyage sera moins efficace qu’à la molette, mais tout à fait convenable tout de même.

Le broyage est une étape relativement longue et fastidieuse, elle n’en est pas moins indispensable. Ne négligez pas cette étape.

Une fois la peinture prête, nous pouvons la couler dans nos godets et laisser sécher.

L’aquarelle en grand godets

Je trouve plus simple, pour un débutant, de préparer des couleurs « pures », c’est à dire de ne pas mélanger les pigments en poudre. L’obtention des nuances se fera lors du broyage, en mélangeant les pâtes.

Plus vous mettrez de miel dans votre liant, plus la peinture obtenue restera souple.

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